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Tribune : L’opposition de principe des Républicains sur la politique familiale montre l’absurdité des postures en politique

La commission des Affaires sociales de l’Assemblée vient de vivre un psychodrame autour de la non-présentation d’un rapport de mes collègues Guillaume Chiche, La République En Marche! et Gilles Lurton, Les Républicains sur une mission d’information concernant les politiques familiales.

A l’automne dernier, au cours de l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2018, un débat avait été lancé par voie d’amendements sur la nécessité de rendre plus efficaces nos politiques familiales. D’un commun accord le gouvernement, la majorité parlementaire et Les Républicains ont décidé d’une mission d’information qui a vu le jour et a travaillé depuis lors.

Membre de la commission des Affaires sociales, j’étais fier du choix de Brigitte Bourguignon de faire travailler ensemble Guillaume Chiche avec l’énergie et la jeunesse, une sensibilité moderne, un engagement fort dans les syndicats et les mutuelles étudiantes ; et Gilles Lurton, avec son expérience, sa connaissance des politiques familiales, parlementaire travailleur et respecté de notre commission.

Selon une logique bien comprise à En Marche!, ce duo travaillait sur des propositions pour améliorer nos politiques familiales. Il suffit de voir la liste impressionnante d’intervenants des ministères et de leurs grandes directions, de hautes autorités, d’associations familiales, de partenaires sociaux auditionnés par Guillaume Chiche et Gilles Lurton, pour se convaincre du sérieux de leur travail, et de leur implication commune dans leur rapport.

Ils ont fait 23 propositions.

Il est possible de dépasser les vieux clivages! J’en veux pour preuve que sur 21 des 23 propositions les deux parlementaires avaient trouvé un accord.

Une proposition en particulier faisait divergence. Elle avait deux rédactions différentes, et il était d’ailleurs prévu que le rapport soit publié avec ces deux rédactions, pour pouvoir continuer dans une discussion, à travailler le sujet.

Dans la logique constructive, moderne et En Marche ! de faire de la politique, nous considérons qu’une confrontation entre deux positions apparemment divergentes permet de trouver des solutions nouvelles et consensuelles.

Pour les archaïques qui pratiquent la politique politicienne d’un ancien monde, il faut absolument en permanence opposer les uns et les autres. Ils créent systématiquement et souvent artificiellement une opposition et un conflit. Ils montent sur leurs grands chevaux et agitent un chiffon rouge ! Ici Gilles Lurton a été pris en otage par son président de groupe et par les dirigeants des Républicains. Alors que le rapport était prêt à être présenté, subitement, Les Républicains ont fait croire à une remise en cause du quotient familial et des politiques familiales de la France pensés depuis le général de Gaulle à l’après-guerre ! L’objectif est en fait simplement de la questionner pour mieux l’adapter aux réalités du 21e siècle.

La position absurde des Républicains a coupé court au long travail d’audition et de construction de la mission d’information sur les politiques familiales. Alors que Les Républicains ne cessent de dénoncer une Assemblée aux ordres de l’exécutif, ils empêchent un travail parlementaire de fond que nous aurions continué de mener dans un débat politique, au sens noble du terme, au sein de la commission des Affaires sociales. Comme parlementaire, j’aurais apprécié, dans ce dialogue entre des positions différentes, renforcer ma connaissance et progresser grâce à des échanges constructifs.

Avec cette manière de procéder profondément politicienne, Les Républicains pensent gagner une « bataille de com' »: c’est une toute petite bataille sans lendemain.

Ils abîment, en revanche, profondément et durablement notre Assemblée en empêchant un travail parlementaire approfondi qui cherche à dépasser les clivages pour apporter des solutions consensuelles enrichies et plus fortes.

Avec Guillaume Chiche, le groupe La République En Marche ! n’aura pas peur de continuer à aborder sans tabou tous les sujets. Sur la politique familiale, il faut que nous trouvions les nouvelles solutions du 21e siècle qui permettront de mieux concilier les vies familiale et professionnelle, de soutenir la parentalité sous toutes ses formes nouvelles, et de relancer notre démographie qui est la meilleure assurance-vie pour la France des générations à venir.

Sylvain Maillard
Député de Paris
Membre de la Commission des Affaires sociales
de l’Assemblée nationale

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