Publié le 3 décembre 2016
Le Huffington Post – « Pourquoi moi, élu et cadre UDI, j’ai choisi Emmanuel Macron » par Sylvain Maillard
Beaucoup de centristes ont fait comme moi, ou vont faire le choix d’être fidèle à leur conviction et rejoindre Emmanuel Macron dans cette campagne 2017.
Nous avons, à différents moments de notre existence, des rendez-vous avec notre propre vérité.
Pour moi, l’un d’entre eux fut le débat sur la Loi Macron. Je me rends compte à ce moment-là que nous préférons bloquer un processus que nous souhaitions, même imparfait, afin de s’assurer d’une victoire électorale à venir.
Au sein de mon parti, l’UDI, des hommes et des femmes d’une grande qualité cohabitent. Un réelle Liberté de pensée est laissée à chacun d’entre nous. Nous sommes portés par des valeurs fortes d’humanisme et de fédéralisme européens qui sont notre ADN. Mais nous avons aussi nos faiblesses : notre docilité envers nos partenaires, comme inscrite dans nos gènes, et surtout notre appétit pour être élu.
Ce besoin d’être élu est si fort, comme une drogue, que nous sommes prêts à tout accord, à tout renoncement.
« Tout a été fait pour casser l’ambition de porter une candidature centriste à la Primaire. »
Depuis 2 ans, nous les centristes rêvons d’avoir un candidat à l’élection présidentielle. Comme d’autres, je souhaitais que l’un de nos leaders s’engage pour défendre nos idées et faire avancer les débats sur l’Europe, la mondialisation, les frontières, le dialogue social, le libéralisme à visage humain…
Ce candidat rêvé devait être jeune, il devait être moderne, il devait mettre les valeurs morales en avant et prôner un centre alliant les sociaux-démocrates jusqu’aux républicains autour de Juppé. Finalement, par des jeux d’appareil interne, tout a été fait pour casser l’ambition de porter une candidature centriste à la Primaire.
Et le résultat, nous soutenons ou allons soutenir… François Fillon.
Et pourtant, ce candidat, existe, il a même pris tous les risques, tous les coups pour être candidat en Homme libre. Il a une vrai existence médiatique et capable de ramener à la politique une partie de notre jeunesse qui s’en est largement détournée. Et d’ailleurs, l’âge moyen des électeurs de la primaire explique aussi cette orientation droitière du résultat.
« François Fillon, malgré toutes ses qualités indéniables, n’est pas et ne peut pas être le représentant de notre courant de pensée. C’est une évidence. »
Tout en prônant, je crois sincèrement, une autre politique, l’UDI, mon parti, s’enferme dans un schéma éculé d’alliance électorale.
Beaucoup de centristes ont fait comme moi, ou vont faire le choix d’être fidèle à leur conviction et rejoindre Emmanuel Macron dans cette campagne 2017. L’UDI, à travers sa direction, va peut-être même exclure bon nombre d’entre nous comme les procès ancestraux en sorcellerie.
Et pourtant, un Jean-Christophe Lagarde, un Laurent Hénart ou un Hervé Morin en premier ministre, cela aurait fière allure.
Je reste convaincu qu’il n’est pas trop tard. Nos instances peuvent encore décider que François Fillon, malgré toutes ses qualités indéniables, n’est pas et ne peut pas être le représentant de notre courant de pensée. C’est une évidence.
Entrepreneur je suis, entrepreneur je reste, et garde en moi l’espérance d’un grand sursaut, à l’images des Jeunes de l’UDI qui ont rejoint En Marche hier sans calcul juste plein d’envie.