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Le Huffington Post – « À toi qui veux voter FN pour retourner la table! » par Sylvain Maillard

Comme moi, tu es français. Aussi, si tu le permets je vais te tutoyer.

Comme moi, tu es né en France et, comme moi, tes parents sont français. Tu es un Français de souche, comme tu aimes à le dire sur le ton de la confidence. Moi aussi, et peut être même plus que toi d’ailleurs car, aussi loin que j’aie pu remonter, tous mes aïeuls sont nés français. L’un d’eux a même donné à notre pays son plus célèbre fromage, le camembert.

Tu es mon frère, ma sœur, et je vois, scrutin après scrutin, monter en toi la colère et la haine du bouc-émissaire, de celui qui n’est pas comme nous.

Tu es au chômage, ou l’un des membres de ta famille. Tu vis dans un logement, fatigué ou hors d’âge, et tu es inquiet pour tes enfants et leur avenir. Tu vis dans une insécurité.

Je veux te dire que, comme toi, je suis inquiet mais que j’ai décidé de regarder en face la situation.

Ton chômage ou celui d’un de tes proches est dû très largement à notre propre égoïsme à nous, bons Français, qui avons longtemps protégé uniquement ceux qui ont un emploi et laissé au bord du chemin les autres.

Ton logement, au fait que nous ne construisons plus assez. C’est dû en grande partie à des normes excessives et à un gel du foncier.

L’école publique de tes enfants, nous l’avons laissée nous-même se paupériser et se scléroser par peur ou par manque d’ambition.

Tu es bien décidé à renverser la table, à voter pour la fille après avoir juré de ne jamais suivre le père.

Ce que je veux te dire, c’est que ce n’est pas l’étranger la source de tes maux. Et c’est la bonne nouvelle.

La France, tu le sais en bon patriote que tu es, est un pays formidable, avec une géographie exceptionnelle, au cœur d’une Europe première puissance économique mondiale. Notre langue est la seconde la plus parlée dans le monde et notre industrie exporte notre savoir-faire d’excellence.

Et pourtant, toi, tu vis dans un sentiment de précarité et de déclassement sans cesse plus grand. Jamais je ne me permettrai de nier cette vérité. Mais mon devoir est de te dire que c’est à nous, tous ensemble, de faire le travail de réforme de notre société.

Il nous faut recréer de l’égalité des chances dès le plus jeune âge, à l’école bien sûr, mais aussi plus tard, dans l’accès au travail et au logement. Pour beaucoup, nos difficultés ont été le fruit de dogmes ou bien de lâchetés politiques.

Le temps est venu du pragmatisme et de l’efficacité. C’est pourquoi une nouvelle génération politique s’est mise en marche, autour d’Emmanuel Macron, pour mettre définitivement à bas ces obstacles qui t’empêchent de voir l’avenir sereinement.

Nous allons réformer l’école en profondeur avec comme but intangible qu’aucun enfant ne sorte illettré du primaire et que ses talents, quels qu’ils soient, aient pu être mis en valeur.

Le travail est le cœur de notre projet. Nous allons simplifier le code du travail et protéger l’individu en tant que tel. L’employeur ne doit plus avoir peur d’embaucher et le salarié ne doit plus craindre d’être mis au ban de la société lorsque son contrat de travail cesse. De nouveaux droits et devoirs vont profondément refonder l’organisation de notre écosystème.

Nous allons rendre nos entreprises plus compétitives, par une baisse des charges patronales, afin qu’elles luttent à armes égales à travers le monde, et en même temps rendre du pouvoir d’achat à chaque actif en baissant les cotisations salariales.

Nous allons mettre à bas ces bastilles d’immobilisme que sont certains corporatismes, privés comme publics, car la modernité exige la fin des situations de rente. Le système politique, au premier chef, sera profondément renouvelé et féminisé.

Nous allons réorienter notre épargne vers l’investissement productif et non plus vers une rente immobilière qui creuse notre tombe.

Nous allons investir massivement, grâce aussi largement à l’Europe, dans les technologies d’aujourd’hui et de demain : le numérique, l’énergie, le recyclage, l’électronique, la médecine…

Emmanuel Macron n’aura qu’un objectif économique: le plein emploi.

L’étranger sur notre sol doit prendre toute sa place dans notre effort de redressement. Sans lui, nos forces économiques s’amenuisent et sans lui notre capacité exportatrice s’effondre. Sans lui, notre natalité ne nous permettra plus de faire civilisation dans un ou deux siècles.

Vois-le comme un ami, comme un frère, diffèrent de nous, certes, mais riche en expériences et tellement volontaire pour faire œuvre avec nous.

Il est notre allié si nous lui donnons une vraie place dans notre société. Tu as les clefs du scrutin, qui aura lieu dans 2 mois maintenant. Tu peux compter sur nous. Je compte sur toi.

Lire sur le site du Huffington Post.

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