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Pour ou contre le nucléaire en France ? Un débat du passé !

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Les nouvelles technologies, les objets connectés et leurs nouveaux usages nous précipitent dans un rapport diffèrent avec l’énergie électrique.

Le théorème énergétique est en train de basculer : il ne faut plus réfléchir en termes de production mais en termes de consommation. L’unité consommatrice doit produire et stocker son énergie sur le lieu de consommation.

Depuis les années 70, le débat sur le nucléaire s’inscrit dans une perspective idéologique forte. Cernée entre des inquiétudes environnementales et la prise en compte des intérêts économiques du nucléaire, cette querelle doit être aujourd’hui dépassée. Il nous faut penser indépendance énergétique, productivité, impact carbone évidemment mais aussi efficacité et pertinence.

A quoi sert un gigantesque stock énergétique qui serait inexploitable pour le consommateur ?

L’exemple le plus parlant est notre smartphone. Actuellement, nous passons notre journée à gérer sa batterie, même si nous vivons à quelques kilomètres d’une centrale nucléaire. Son usage réclame l’autonomie filaire et donc une rupture énergétique. Il est évident qu’à brève échéance, le smartphone produira lui-même son énergie afin d’être totalement autonome et remplir ainsi pleinement sa fonction.

De plus, une énergie pour être peu chère doit être produite au plus près du consommateur. Une déperdition lors du transport entre le lieu de production et d’utilisation correspond en France à la production cumulée de deux centrales atomiques. Cela constitue un des enjeux fondamentaux pour lutter contre le gâchis énergétique.

Nous devons nous concentrer dans la recherche et développement des énergies renouvelables : l’éolien, le photovoltaïque, l’énergie cinétique, la biomasse, l’hydraulique et les batteries de stockage. Celui qui consomme doit produire sa propre énergie sur son lieu de consommation. Ce nouveau modèle d’un consommateur-producteur permettra d’assurer notre autosuffisance avec une énergie propre à faible coût.

À moyen terme, les effets de nos investissements nous permettrons de repenser la pertinence des grandes centrales de production atomique, pétrolière ou à charbon afin de continuer à offrir à nos consommateurs professionnels et à la grande industrie une électricité bon marché pour maintenir leur compétitivité.

Cette évolution du modèle de production doit s’inscrire dans un grand plan stratégique durable tant au niveau national qu’au niveau européen. Retenons qu’une centrale atomique est un investissement lourd sur plus de 70 ans, entre la construction, l’exploitation et le démantèlement. Tout ceci doit s’articuler entre les gouvernements et les différentes entreprises des Etats membres de l’Union Européenne.

Afin de financer la recherche sur les énergies de proximité et leur mode de stockage, il est important de développer une coordination étatique européenne établie comme un partenariat public-privé. Cette méthode a déjà fait ses preuves si l’on prend en exemple les entreprises européennes « Ariane » ou « Airbus ». Une telle coopération doit s’appliquer au secteur énergétique.

Un plan européen garantira des normes standardisées permettant la création d’un marché de plusieurs centaines de millions de consommateurs et une meilleure rentabilité.

L’accès à l’énergie peu chère est un droit aussi fondamental que l’accès à l’eau, le maillage énergétique du XXIème siècle est à inventer.

Par Sylvain Maillard

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