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Pourquoi les politiques économiques publiques sont vouées à l’échec ?

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Force est de constater que nos gouvernements successifs font souvent de mauvais choix sur leurs politiques économiques. Leur méconnaissance en matière de politique entrepreneuriale nous place en retard notamment face à l’ « ubérisation » de l’emploi dans notre société.

Cette situation, loin d’être une fatalité, nous oblige à concevoir un nouvelle grille de lecture : sur le code du travail, sur la collecte de l’impôt, sur les aides publiques.

Arrêtons de légiférer pour rien, car bien au contraire, il nous faut alléger drastiquement la réglementation juridique. Avec toujours comme leitmotiv : du pragmatisme et de l’efficacité.

Nos politiques publiques de l’emploi sont toujours en retard par rapport au réel, nous devons libérer les entrepreneurs qui se battent tous les jours face à des contraintes de plus en plus lourdes.

Pour cela, il faut redonner la confiance aux chefs d’entreprise en leur proposant de délimiter une démarche claire et structurante. Grâce aux progrès technologiques, nous nous dirigeons de plus en plus vers une économie immatérielle; la manière dont nous pensons l’emploi doit évoluer en ce sens.

Commençons par repenser notre droit du travail. Ce code, aussi fondamental qui soit, est aujourd’hui largement inadapté aux exigences du terrain puisqu’il a été conçu en référence à un modèle salarial qui sera amené à disparaître ou tout du moins à ne plus être la règle. La loi actuelle ne s’intéresse en réalité que très peu aux CDD, auto-entrepreneurs et travailleurs indépendants. Même si le CDI reste encore aujourd’hui la norme (58% dans le secteur privé), ce chiffre est en constante diminution. La majorité des nouvelles créations d’emploi, qui atteint plus de 90%, se fait actuellement en CDD ou en intérim.

Cette situation ne profite ni à l’employé par un manque de protection juridique, ni à l’employeur qui, par ce système vicié, n’est pas incité à transformer le CDD en CDI, même si l’employé offre satisfaction.

De plus, notre code du travail comme outil normatif est complexe et impératif. La France est l’un des pays au monde où l’Etat et les branches interviennent le plus dans les relations contractuelles entre employeurs et employés. Il nous faut alléger ce code du travail et laisser libre cours à la contractualisation et la possibilité pour un employeur d’adapter la relation qu’il a avec son employé en fonction de l’environnement de son secteur. Consacrons la primauté de l’accord d’entreprise sur la branche en matière d’assouplissement du temps de travail, et des mesures sur le licenciement destinées à « lever les peurs d’embaucher ». La Loi El Khomri est d’ailleurs positive sur cet aspect.  L’Etat doit donc jouer un rôle minime dans les relations employeurs-employés et favoriser au maximum les accords d’entreprises.

D’autres domaines doivent être étrillés : la fiscalité Française doit être aplanie au vu des évolutions de notre économie tournée de plus en plus vers le partage, puisque le secteur non marchand reste non imposable en France. La numérisation de nos échanges est à la fois une formidable opportunité pour notre société mais cela nous apporte également son lot de difficultés vis-à-vis de l’imposition. Ainsi, pour tendre vers une nouvelle planification fiscale, il nous faut classifier les nouveaux types d’échanges et ainsi pourvoir imposer justement ces nouveaux échanges.

En parallèle, nous devons arrêter les aides publiques qui n’ont pas d’objectifs quantifiables. Notre politique de l’emploi est très couteuse (entre 3,5 et 4% du PIB)  pour des résultats peu convaincants. Le recours aux emplois aidés constitue une mauvaise utilisation de l’argent public, puisque les transformations des emplois aidés en CDI sont extrêmement faibles. Cet argent devrait être employé à baisser les charges des entreprises afin d’inciter les employeurs à embaucher en CDI et ainsi apporter une stabilité au salarié : Celle-ci est un des principaux critères de compétitivité.

En France, cet argent dépensé pour l’aide à l’emploi pourrait être destiné en grande partie à d’autres secteurs comme l’éducation, la santé ou tout autre action publique.

Il nous faut jumeler cette politique de restructuration économique avec une politique éducative d’incitation aux emplois d’avenir dans l’artisanat ou dans le secteur numérique en pleine explosion par exemple. Le Syntec Numérique prévoit une croissance du secteur de 2,4% en 2016 (contre 2,1 en 2015). Depuis 2010, le secteur a créé plus de 52 000 emplois.

La France doit faire les efforts nécessaires pour le virage des emplois XXIe siècle, cet objectif est à notre portée. Il nous faut nous en donner les moyens.

Par Sylvain Maillard

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